Frontières et boîte de Petri
Par Catherine Painset | 

L’une des photos de David Agius, inspirées par la crise migratoire.

« L’étage de la Maison de la photo est consacré au Lens’Art Photographic, un concours créé dans le cadre du Salon des métiers d’art de Lens. « Tous les ans, nous proposons une thématique relativement large pour laisser le champ à la créativité  », précise Hervé Dorval, son fondateur. Pour cette cinquième édition, « Frontière[s] » s’est imposé, récompensant trois lauréats et quatre mentions spéciales selon des critères « d’originalité, d’authenticité, de technicité  ».

David Agius a décroché le premier prix avec ses clichés énigmatiques. Planète ? Iris ? Fond marin ? «  Non, boîte de Petri  », répond le jeune homme, engagé dans une thèse d’arts plastiques à la Sorbonne sur le thème du seuil.

La série «  Déterritorialisation  » est le résultat d’expérimentations inspirées par la crise des réfugiés : dans la fameuse boîte, David glisse une carte sur laquelle figure une frontière, installe des bactéries à la place des camps de migrants et enfin glisse des ressources (eau et nourriture). Puis laisse faire. Chaque image a été réalisée après le décès d’un ou plusieurs migrants à la frontière avec l’Angleterre. Beau et glaçant. » C. P.